La vérité scientifique est énoncée à l'issue de nombreux calculs confirmés par des expériences qui se recoupent et pourtant cette vérité se trouve parfois remise en question par une découverte nouvelle.
La vérité politique est subjective, aléatoire, non expérimentale, non vérifiable. Elle pénètre les consciences d'autant facilement que les consciences s'en trouvent tranquillisées parce que les mots pour la dire correspondent à une attente.
La vérité est faite de phrases attendues par un auditoire dans l'espérance.
Elle est donc variable et modifiable en fonction de l'attente de ceux qui l'espèrent.
Cette vérité politique n'a rien de commun avec la vérité scientifique et expérimentale.
C'est pourquoi la langue énonce une vérité attendue dans une forme lénifiante qui se cristallise dans le creuset de la conscience. Elle est l'application du proverbe qui veut que toute vérité ne soit pas bonne à dire et sa mission est d'apporter de la séduction gustative dans des propos amers ou trompeurs.